Végétales

Végétales (pratique théorisée)

Le monde subit actuellement de nombreuses crises (environnementale, sociale, économique) qui génèrent des vulnérabilités. L’art peut-il être un moyen pour les contrer? Plus précisément quel rôle peut avoir l’art dans la possibilité de reprendre contact avec notre environnement immédiat pour le connaître, le comprendre, le respecter et l’habiter, pour prendre conscience de la nécessité de sa préservation (dans sa diversité et sa santé) indispensable à notre survie? Les Arts plastiques peuvent-ils participer à rendre visible ce bien commun ? Peuvent-ils contrer les phénomènes d’isolement et le repli sur soi qui sont des maux qui rongent notre société, en postulant que la perte du lien sensible et matériel avec l’environnement contribue à l’exacerbation de ceux-ci? L’enjeu est de faire le pari que l’art est susceptible de créer, favoriser, soutenir, initier de nouveaux contacts sociaux et liens sociaux en redonnant une visibilité au milieu de vie que nous partageons, sans parfois en avoir conscience, et en stimulant sa réappropriation sensible, poétique humoristique, pratique, par la fiction artistique.

Il s’agit pour moi dans le cadre de ce travail de recherche création « Végétales » de soutenir la construction visuelle et symbolique de notre environnement dans notre relation symbiotique avec lui, de rendre visible l’écosystème pour une contribution à la prise de conscience des différents types d’atteintes qu’il subit et, dans la mesure du possible, de participer à l’émergence de nouvelles représentations susceptibles d’impulser des conduites, des positionnement, des pratiques visant à le respecter. L’enjeu est d’aller à l’encontre d’une idéalisation et d’une pacification de la question environnementale, de rendre actifs les individus vis à vis de cette question parce qu’actuellement, comme l’indique la juriste Valérie Cabanes, aucune gouvernance internationale en matière de respect et de protection de l’écosystème n’est possible car les droits humains sont distincts du rapport à l’environnement. Il n’y a pas de droit pour l’environnement et notre système économique mondialisé basé sur l’économie de marché ne conçoit aucune responsabilité vis-à-vis de la dégradation de cet environnement. Ma démarche consiste à prendre part à la lutte contre cette incapacité à respect et à protéger cet écosystème en faisant en sorte que la question soit rendue visible pour être disputée par la population en tant que question politique comme un droit et un devoir citoyen, comme un droit à la ville au sens où l’entendait Henry Lefebvre.

Je finirai ce texte de présentation en rappelant le premier principe de la déclaration de la Conférence des Nations unies sur l’environnement humain qui s’est déroulée en juin 1972 à Stockholm, Conférence identifiée comme le moment décisif où l’environnement est devenu un enjeu majeur à l’échelle internationale :

« L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d’améliorer l’environnement pour les générations présentes et futures ».

Dessins

Monotypes

Aquatintes

« retour à l’album

"Clematis sieboldii", "Fuschia", "Nelumbo nucifera"

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Sculptures